Puzzle

Publié le par CC

Le lendemain matin, quand le réveil sonna à 5h, Charlotte était en plein milieu d’un rêve étrange : elle était dans le bureau d’Hostiaz, seule. Il y avait du sang partout, exactement comme dans le hangar. Le tableau d’art moderne derrière le bureau était le même que celui qu’elle avait observé l’après-midi même, mais dans les tons de rouge et de marron, au lieu du bleu-vert qu’elle avait remarqué. Tout était rouge, dans ce cauchemar…Rouge sang.

Elle se leva sans trop de peine. Elle avait hâte de faire avancer cette enquête.

Dans sa petite cuisine, elle prit son café en tentant de s’éclaircir les idées : que faudrait-il faire aujourd’hui ? D’abord, prendre les nouvelles auprès de la scientifique. L’équipe aurait sans doute quelques éléments nouveaux : tenter d’en savoir plus sur les victimes et par ce biais, sur le meurtrier. Ensuite, il faudrait suivre la piste lancée par Hostiaz : tout savoir sur ce Paul Lemaître. Et enfin, vérifier tous ce qu’Hostiaz nous avait dit à propos de son usine. Il ne fallait pas perdre de vue cette piste-là. On pouvait quand même avoir à faire à une affaire de gros sous, dans le domaine industriel.

Charlotte pensait plus à un dingue, un psychopathe. Le fait de découper les corps comme ça, c’était un truc de malade, pas une méthode de professionnel, ou même d’amateur qui se venge…

Mais elle pouvait se tromper : elle ne voulait rien négliger et surtout, elle voulait éviter les idées préconçues…

Pas comme Fabrice qui semblait déjà penser que c’était une histoire autour de l’industrie, que tout tournait autour d’Hostiaz, que c’était la mafia…Bref, il délirait déjà !

Au bureau, à 6 heures, il n’y avait pas une ébullition monstrueuse. Le chef avait l’air de se traîner un mug de café à la main, il devait avoir mal dormi. Quand Charlotte lui lança son bonjour, il leva un cil :

« - Vous m’avez l’air en forme. Vous serez en forme pour deux, parce que moi, j’ai une migraine pas possible. Une affaire comme ça…Franchement, je m’en passerais…J’ai ruminé ça toute la nuit… »

Fabrice arriva. Visiblement, il était excité comme un pou : il avait dû s’imaginer en justicier, en vengeur de la veuve et de l’orphelin, en héros des médias toute la nuit. Charlotte hésita puis ne lui dit pas que la presse ne serait que locale, que les victimes ne laisserait pas forcément des veuves et des orphelins et qu’il fallait qu’il arrête de se prendre pour un super héros dès six heures du matin, parce que ça fatiguait tout le monde…

Elle ne se trompait pas tout à fait. Mais elle se trompait quand même : les nouvelles de cette ampleur n’intéressent pas que les médias locaux…D’ailleurs, le chef, dans leur premier briefing de la journée, s’empressa de lui rappeler cette réalité :

« - Charlotte, je vous envoie au charbon avec les journalistes. J’ai déjà eu des appels, le commissariat aussi, on ne va pas pouvoir se taire bien longtemps. Il va falloir savoir manier la langue de bois, il faut savoir donner des infos sans en dire trop. Que les faits sûrs. Pas un mot sur nos éventuelles pistes, tant qu’elles ne sont pas explorées à fond. C’est compris ? 

- Oui. Ça va être l’épreuve du feu…

- C’est simple : soyez brève. Soyez concise. Soyez ferme. Quand vous dites, c’est fini pour aujourd’hui, c’est fini. Pas un mot de plus, malgré les pressions. Et c’est vous, Charlotte, et uniquement vous qui vous en occupez.

Il ajouta, en regardant Fabrice :

- C’est clair ? »

Fabrice baissa la tête et marmonna un petit oui.

CC

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C
Coucou French' !Moi ? Flic ???Non ! Pourquoi tu dis ça !!???:)CC
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F
Hmmm, je commence à soupçonner quelque chose....tu n'étais pas flic dans une autre vie ?:-)
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