U2, HADOPI, kézako...

Publié le par CC

J'entendais ce midi à la radio que malgré les efforts immenses et les moyens énormes mis en oeuvre, le nouvel album de U2 s'est retrouvé en téléchargement illégal sur le net.

La polémique a commencé : qui a diffusé l'album ? Un commerçant indélicat ? Un journaliste ?

On raconte que tout est sous contrôle, que les journalistes sont fouillés lors des séances d'écoutes organisées par les grandes majors...

Alors ? Qui donc ?

On suggère, on suppose, on ose chuchoter que ce sont les majors elles-mêmes qui organisent les fuites pour créer le buzz.

A vrai dire, il s'agit de U2.

On sait que ce CD va faire un carton, c'est garanti sur facture.

Le groupe s'adresse surtout aux nostalgiques de la première heure, des trentenaires et des quarantenaires qui achèteront le disque par fidélité au groupe de leur jeunesse.

Permettre le piratage fonctionne donc comme une sorte de teasing publicitaire.

Pour les petits groupes, pour les artistes qui débutent, pour les musiciens qui s'adressent à des publics restreints, par contre, c'est différent.

Mais il est évident que si les majors sont capables d'organiser les fuites des groupes célèbres, ils doivent être capables de protéger les oeuvres des artistes ayant moins de visibilité...

Le débat sur le piratage est à mon avis un faux débat.

C'est le débat d'une industrie du disque qui ne sait pas moderniser ses schémas économiques pour s'adapter aux nouvelles technologies.

C'est le débat d'un gouvernement qui voit d'un mauvais oeil l'aspect incontrôlable d'Internet et qui tente d'en faire une sorte de minitel 1.0 pour mieux avoir la main dessus...

Ce n'est pas le débat de la protection des artistes, selon moi.

Je reste persuadée que plus on pirate, plus on consomme de la culture. Des concerts, des DVD, des livres, des vidéos, des sonneries de téléphone, des titres en ligne...

En tout cas, moi qui vous parle, j'ai piraté quand j'étais sans le sou. Mais maintenant, je consomme énormément...légalement.

Je vous conseille
d'ailleurs vivement le dernier album que j'ai acheté : Emily Loizeau.



CC

Publié dans Femmes Engagées !

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C
Oui, Domino !Moi aussi je suis une boulimique de musique, en concert, en CD, en numérique, en gratuit, en payant, en sandwich, en potage (même de la soupe...)Cette loi est mauvaise, parce qu'elle risque de permettre un contrôle restrictif du net...Elle est mauvaise aussi parce que tout libéral est d'accord sur le fait que ce n'est pas la loi qui doit gérer l'économie, mais l'économie qui doit s'adopter au consomateur...Pour la protection des petits artistes, je ne sais pas quoi penser, par contre. J'ai tendance à penser qu'ils sont de toute façon exploités par les majors. Cependant, les petits labels souffrent du téléchargement illégal...Mais il faut qu'ils s'adaptent aux nouvelles lois du marché, qu'ils innovent, qu'ils inventent de nouveaux modèles économiques...En fait, c'est un problème complexe, ce truc...Mais HADOPI n'est pas une bonne réponse...
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D
On ne parle d'ailleurs que d'industrie face au téléchargement illégal. Qu'en est-il des petits groupes qui sont sortis justement parce qu'ils étaient proposés au téléchargement gratuitement ? une aubaine ! Il y a simplement 10 ans, c'était chose impossible. A une époque il est sorti des CD très protégés, tellement protégés qu'ils ne passaient plus sur les platines, ni sur l'autoradio. "Bienvenue à l'ère numérique disait la pub il y a quelques années". Le numérique facilite la copie, la diffusion. Hadopi est déjà en retard, avec le streaming, on peut consommer sans devoir télécharger illégalement. Sans compter les phonothèques et autres médiathèques, qui proposent des fichiers à l'écoute - et donc à la copie - sans que jamais personne ne s'en offusque. Hadopi n'y peut rien. J'emprunte et copie des vinyles et des CD depuis plus de 30 ans. Ma carte d'abonnement médiathèque annuelle me coûte 11 euros. Faire circuler la musique, l'image, l'écriture favorise l'émergence de nouveaux talents, accélère le lien social, génère des idées et des inspirations et incite à consommer avant d'acheter. Pour ma part, télécharger en P2P, télécharger des podcasts, écouter la radio, la radio numérique, s'offrir un cd-objet, emprunter des disques à la médiathèque, échanger des fichiers, écouter Deezer, faire une razzia quand j'ai des sous à la Fnac ou aller au concert, c'est du pareil au même. L'une des plus belles choses que l'homme a inventé est bien la musique, et savoir que l'artiste est bien mieux rémunéré quand il fait un concert que quand il vend un enregistrement me rassure sur qui fait quoi dans cette industrie. N'oublions pas que les artistes sont des artisans, pas des industriels.Une précision : j'achète 60 CD par an. J'ai bon ? 
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R
On trouve également sur les réseaux P2P, le futur single de Dépêche Mode, sortie officielle en avril.On peut donc bien parler de teasing. Technique déjà utilisée par les studios produisant la série Dexter l'année dernière, les 2 premiers épiosdes de la saison 2 (à l'époque) étaient disponibles dès juillet soit nettement avant la distribution de la série (encore en prod à l'époque)
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