Vanités...

Publié le par CC

                        CHAPITRE III

                        Kareh Maleh était l’endroit le plus triste de la terre. John n’en pouvait plus de devoir répondre à tous les maux du monde... Pourtant quel beau métier il faisait ! On ne cessait de lui répéter ! Il est vrai que ça en faisait rêver pas mal. Mais une fois sur le terrain, ils n’étaient plus beaucoup à rêver. La guerre, ça n’est pas un roman ! Quand il voyait arriver un de ces gamins utopistes, espérant un monde meilleur, il ne leur donnait pas huit jours pour retourner chez papa-maman... Et c’était souvent le cas. Certains avaient peur du sang et s’évanouissaient au moindre érythème fessier, d’autres ne supportaient pas de ne pouvoir se laver tous les jours, d’autres encore se croyaient des supers héros et lorsqu’ils se trouvaient en face d’un Massaï craquait lâchement et avaient tellement honte qu’ils reprenaient l’avion immédiatement.

            Voilà trois ans que John supportait la guerre, les horreurs et les Massaï. Il était même parvenu à faire connaissance et à se faire accepter par les villageois. On l’appelait « le doc.»  et il aimait plutôt ça…

            Malgré cela il lui arrivait de regretter amèrement la belle carrière de médecin qu’il aurait pu faire à Sarreguemines, dans la clinique de son père. Au lieu de cela, il avait fait bêtement sa crise d’adolescence, comme tous ces petits jeunes dont il se moquait si souvent. Il était parti pour se révolter contre l’autorité parentale, pour refuser de se couler dans le moule…Il ne voulait plus être un « fils à papa »… Il ne devait qu’à lui d’être seul au milieu de nulle part pour soigner des fous qui s’entretuaient pour leurs maigres terres qui rapportaient si peu.

Mais il était si seul…  

CC

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